Divine adoratrice d'Amon
Divine adoratrice d'Amon
Divine Adoratrice |
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Le titre de Divine Adoratrice (dwȝt-nṯr) puis d'Épouse du dieu (ḥmt-nṯr)1, ou Main du Dieu (ḏrt-nṯr),
fut successivement porté par des catégories totalement différentes de
femmes égyptiennes. Il désigne des prêtresses consacrées au service d'Amon, tout comme d'autres divines adoratrices sont attachées à la déesse Hathor ou placées au service d'Atoum, de Min et de Sobek. Il semble qu’en leur qualité de « Main du dieu »2 elles aient pour rôle d’« éveiller la pulsion sexuelle »3 du dieu créateur.
Les épouses du dieu sont des dames du plus haut rang, membres de la famille royale. Pendant le Nouvel Empire, le titre est porté notamment par Ahmès-Néfertary, sœur et grande épouse d’Ahmôsis Ier, puis par leur fille Méritamon, et, après elle, par Hatchepsout et Néférourê.
Ainsi, malgré le titre, qui suggère un attachement exclusif à Amon,
« le mariage mystique [avec le dieu] n'exclut pas (…) le mariage avec un
roi et la maternité »3.
Sous la XXIe dynastie,
l'institution se transforme : désormais, les épouses d'Amon sont des
vierges qui se vouent exclusivement au dieu. Elles se succèdent par voie
d'adoption, transmettant la prêtrise à leur « fille », souvent leur
nièce, et, à partir de la troisième période intermédiaire
jusqu'à l'époque saïte, elles forment d’authentiques dynasties
sacerdotales, dont le pouvoir temporel est sans doute considérable. En
effet, sur les reliefs, leur nom4
est inscrit dans un cartouche royal. Elles sont représentées en train
d’assumer des fonctions proprement monarchiques, présentant Maât
à Amon et lui consacrant des offrandes ; ou encore, on les voit
associées aux rites de fondation des sanctuaires, habituellement une
prérogative du roi ritualiste. Dans d’autres scènes, elles aussi liées à
l’iconographie royale traditionnelle, le dieu les étreint, ou leur tend
le signe ânkh, tout comme il en fait ailleurs don à pharaon5.
Apparemment, l’autorité des divines adoratrices d'Amon, épouses du dieu, est restée limitée à la région thébaine. Pendant la XXIIe dynastie, elles se font enterrer à proximité du Ramesséum, puis, pendant les dynasties kouchite et saïte, à Médinet Habou. La fonction de divine adoratrice est abolie sous la domination perse, après -525.
Elles étaient assistées d'un grand majordome comme l'atteste le
relevé des titres d'un personnage sur une statue de l'époque saïte
conservée au musée du Louvre6.
Sommaire
Divines adoratrices d'Amon à dater de la Basse Époque
Nom | Commentaires | Dates |
---|---|---|
Chepenoupet Ire ou Shapeneoupet Ire | fille d'Osorkon III | -754 à -714 ou -750 à -715 |
Amenardis Ire | fille de Kachta, sœur de Piânkhy | -740 à -720 ou -700 |
Chepenoupet II | fille de Piye, sœur de Taharqa | -710 à -650 |
Amenardis II | fille de Taharqa | -650 à -640 |
Nitocris Ire ou Chepenoupet III | fille de Psammétique Ier | -640 à -586 |
Ânkhnesnéferibrê | fille de Psammétique II, petite-nièce d'Ânkhnesneferibrê | -586 à -525 |
Nitocris II | pas de règne, le poste étant aboli sous la conquête perse | -525 |
Notes
- Ces deux titres ne sont associés qu’à partir de la troisième période intermédiaire.
-
, ḏrt-nṯr - P. Vernus, J. Yoyotte, p. 9
- Nom souvent formé sur celui de Mout, la parèdre d’Amon
- G. Robins, p. 156
- Olivier Perdu, La statuaire des époques tardives au musée du Louvre
Références bibliographiques
- Pascal Vernus et Jean Yoyotte, Dictionnaire des pharaons, Éditions Noêsis, 1998 ;
- G. Robins, Women in Ancient Egypt, Harvard University Press, 2001.
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